Le visage dans l’histoire de l’art

Le visage dans l’art entre passé et présent : de Léonard de Vinci à Daniele Bongiovanni

« Je crois qu’il suffirait de faire un autoportrait de moi-même pour mettre en lumière ce que je suis et vis aujourd’hui ». « Leon Battista Alberti, dans le « De Pictura » publié en 1435, dans lequel il décrit les origines de la peinture, écrit que Narcisse est amoureux de sa propre image. L’artiste devient l’instrument, et utilise un reflet pour reproduire son image dans le miroir, trait après trait ».

Avec cette citation, qui est certainement plus encline à l’autoportrait, nous voulons en partie transmettre l’intention de notre analyse bilatérale. L’intention première est de parler du visage, en essayant de créer un parallélisme intéressant et délicat sur l’un des sujets qui a suscité l’intérêt de nombreux maîtres importants du passé et du présent. Nous parlons de l’étude et de la réalisation de la figure humaine en général, un processus qui est toujours considéré comme l’un des points culminants de la création artistique.

Dans l’histoire de l’art

Le visage humain a toujours été une source d’intérêt pour les artistes. Peintres, sculpteurs et dessinateurs anatomistes ont toujours travaillé sur ce thème, mettant en lumière des résultats exceptionnels dans d’autres disciplines également, notamment dans le domaine le plus difficile et le plus particulier, qui leur est cher, de la physiognomonie. Une grande raison existentielle et, surtout, philosophique peut se cacher dans les expressions du visage.

Dans un certain sens

La physiognomonie est une discipline qui cherche à déduire les caractéristiques psychologiques et morales d’une personne à partir de son apparence physique, notamment à partir des traits et des expressions. Pour cette raison, comme nous l’avons déjà mentionné, le sujet a toujours été la matière première de nombreux artistes figuratifs célèbres, qui se sont concentrés non seulement sur la forme mais aussi sur cette chose invisible, comme l’imperceptible dans la nature, vers laquelle le regard se tourne. L’approfondissement de cette quête, associée à un concept de beauté et de perfection universelle, s’est répandu à la Renaissance.

À cet égard, le génie Léonard de Vinci écrivait : « L’œil, par lequel la beauté de l’univers est reflétée par les contemplateurs, est d’une telle excellence que celui qui le laisse se perdre se prive de la représentation de toutes les œuvres de la nature, pour la vue desquelles l’âme se contente dans les prisons humaines, à travers les yeux, par lesquels l’âme représente toutes les diverses choses de la nature. Mais celui qui les perd laisse son âme dans une prison sombre, où tout espoir de voir le soleil, la lumière du monde entier, est perdu » (Léonard de Vinci, Traité de peinture, XIX, 1550).

Les études de Léonard de Vinci sur l’homme de son temps sont nombreuses, même son célèbre autoportrait est considéré comme tel, car beaucoup s’accordent à dire qu’il s’agit d’une œuvre de Léonard mais pas de son vrai visage. Plus précisément, il s’agit d’une étude préparatoire. Détail de l’autoportrait de Léonard de Vinci

Détail de la Joconde de Léonard de Vinci

Dans ses portraits, Léonard de Vinci associe inextricablement la figure au paysage environnant. L’emblème de son art est la Joconde. Ce tableau, qui est devenu un objet d’admiration et la cible de déformations, est identifié au portrait de Mona Lisa del Giocondo. La science et l’art semblent se résumer et atteindre un point culminant.

L’expression du visage et le sourire tant célébré sont aussi insaisissables que l’essence du paysage tout entier. L’enveloppement atmosphérique rend en effet indissoluble l’union de la figure avec le paysage lui-même. Malgré l’intérêt de Léonard pour l’arrière-plan, qui était également extrêmement important, le point central de nombre de ses œuvres réside dans le regard, dans ce quelque chose qui interroge encore aujourd’hui les spécialistes et qui rend immortelles les âmes qu’il a peintes. Il est juste de souligner que l’énigme dans ses chefs-d’œuvre peut se montrer vivante non seulement dans les yeux, mais aussi dans d’innombrables autres détails. Si l’on regarde la Joconde avec une certaine distance, on se rend compte que chaque élément a une raison précise et que rien n’est laissé au hasard.  Quant au contexte, de nombreux historiens pensent qu’il ne s’agit pas d’un décor inventé, mais qu’il représente plutôt un point de la Toscane. Cela nous permet de comprendre que ce qui nous semble sans intérêt peut nous renseigner sur l’identité du sujet placé au premier plan.

L’étude du visage humain a traversé toutes les époques de l’art, du classique au moderne et au contemporain. L’un des peintres contemporains les plus connus qui concentre son travail sur ce facteur est Daniele Bongiovanni. Il peint des portraits d’une manière qui est aussi classique, et a l’habitude d’apporter des chemins intérieurs sur les volumes du visage, des points sensibles qui se rejoignent et qui proviennent d’un contact avec l’actualité et avec une connaissance théorique basée sur des notions philosophiques. Le lien avec la pensée de la Renaissance est explicite, puisque ses portraits se concentrent souvent sur l’homme comme symbole de toute vérité.

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